Que signifie votre nom ?
* Rubrique dans "La Marseillaise".
Albar / Aubarède
L'albar ou aubar est le nom occitan du peuplier blanc (populus alba), dans
le languedoc oriental, "A Agde", nous dit Mistral qui ajoute, Albar,
nom de famille languedocien. Dans le Tarn, l'albar, c'est le saule. Mistral
fait remarquer que la ville de Montauban (Mont Alba), encore plus à
l'ouest, porte un saule dans son blason. Mais c'est un saule alba ou saule
blanc. En effet, en Provence, comme dans le Quercy, c'est au saule blanc que
l'on réserve le nom d'albar ou aubar.
Pour J. Jasmin, de Toulouse, faubar, c'est le saule ou plutôt un osier.
Mistral cite de lui: Un vièlh setut sus un fautuelh d'aube.... Le fauteuil
n'est pas en peuplier, bien sûr.
En Rouergue, plantar d'aubars, c'est perdre son temps ; là aussi, c'est
certainement du saule qu'il s'agit.
Par contre, en Provence orientale, dans le Comté de Nice, nous retrouvons
mauba pour le peuplier blanc. C'est G. Castella qui le précise dans
son dictionnaire niçois-français. Il ajoute qu'en piémontais,
c'est alba et en gênois arbua.
S'agissant des noms d'arbres, on trouve des noms de personnes qui en sont
directement issus. On a alors pris en considération des qualités
physiques ou morales attribuées à l'arbre : pour albar, ce serait
la souplesse ou encore le brillant argenté. Mais on a plus souvent
attribué à la personne le nom de l'arbre qui distinguait sa
propriété.
Ainsi trouvons-nous à Manosque trois Aubard et trois Aubard aussi à
Nice, plus un Aubart.
Mais le plus souvent encore, c'est le nom d'un lieu planté de l'essence
considérée qui a donné le nom de personne. Ce sont alors
des dérivés et des composés du nom simple que nous rencontrons.
La chose se vérifie encore pour l'aubar. Le dérivé le
plus fréquent produisant un nom propre est Albarède ou Aubarède.
Ce n'est peut-être pas une question d'ancienneté qui distingue
les deux formes (la vocalisation du l n'étant apparue qu'au XVe siècle).
Cette nuance est en tous cas précieuse pour déterminer l'origine
géographique du nom.
La Provence et la Gascogne sont passées au u, alors que le Languedoc
conserve le l.
Au même titre, voici un autre dérivé : Albaret là,
Aubaret ici.
M.T. Morlet signale encore des Albares, Albarel, Albarot (qui est un diminutif),
Albarran et même en Franche-Comté (zone franco-provençale),
la forme diminutive Albaretaz.
Nous trouvons encore deux formes composées. Avec la préposition
de, M.T. Morlet trouve des Dalbaret. Avec l'article la, Mistral signale Laubarède
: "nom de famille méridional", nous dit-il.
Venant du nom de la plantation de peupliers ou de saules, voici donc à
Marseille sept Albaret et six Albarecin (ou-sin ou -zin). Les Albarède
ou Aubarède se trouvent (en petit nombre) un peu partout dans nos villes.
Avignon semble privilégier deux dérivés bien à
elle: Albaron et Albarit.
Laubardemont, magistrat né à Bordeaux en 1590 fut l'instrument
de Richelieu contre Cinq Mars, Grandier et de Thou.